Peut-on concilier sport, règlement et émotion ?

En cette fin de saison 2011/2012, plutôt que d’aborder un point du règlement que tout le monde oubliera au moment de partir en vacances, je voudrais me pencher sur quelques articles, parus durant cette année, dans FRANCE TENNIS DE TABLE, et qui essayaient d’analyser, pourquoi notre sport favori a du mal à se développer, pourquoi les médias ont du mal à nous inclure dans leurs programmes, mais aussi pourquoi aussi peu de spectateurs, non pongistes, assistent à nos rencontres et ceci quelque soit le niveau de la compétition.

Ainsi dans le numéro d’octobre 2011, Hans GÄB, ancien président de l’Union Européenne de Tennis de Table et conseiller de Timo BOLL, met en avant, dans un « plaidoyer pour un tennis de table rénové », quelques points précis qui selon lui font obstacles à la diffusion de notre sport et à sa reconnaissance par le grand public.

S’il met en cause, l’autorisation d’utiliser des matériaux, qui écourtent les échanges, en perturbant la logique des trajectoires de balles ou en permettant de faire des services qui détruisent le jeu au lieu de favoriser l’échange, mais aussi la durée imprévisible de nos compétitions, il soulève aussi un point qui nous concerne directement, nous les arbitres qui officions régulièrement, en essayant d’appliquer le plus justement possible les règles édictées par la Fédération Française de Tennis de Table.

Pour lui l’arbitre interdit aujourd’hui au joueur, d’exprimer son émotion en cours de partie, de sorte qu’il n’arrive jamais à transmettre au spectateur l’étincelle de sa passion. Il estime qu’un arbitre ne devrait être amené à sévir qu’en cas de manque de fair-play et de sportivité vis-à-vis de son adversaire, et non à sanctionner le joueur par un carton jaune s’il balance sa raquette dans son sac, s’il se traite lui-même de tous les noms ou s’il en vient à se disputer avec son coach.

Un arbitre devrait pouvoir admettre et encourager la lutte, la passion, la fébrilité, la joie, la colère et la déception qui peuvent se manifester au cours d’une partie.

Michel LALET, en janvier dernier, dans cette même revue, dit « qu’en voulant tout codifier et tout réglementer, on se prive du sel, de l’inattendu, du spectaculaire, on se prive du vrai, de l’authentique, mais aussi et surtout de l’émotion ». Si on veut rendre notre sort plus vivant, il faut à nouveau permettre aux joueurs d’exprimer leurs sentiments pendant le jeu.

Que faut-il retenir de tous ces articles en particulier sur le plan de l’arbitrage ? Difficile de répondre à cette question, mais cela vaudrait le coup d’en discuter lors de notre prochaine assemblée générale en septembre prochain.

En attendant, bonne vacances à tous.

Claude Fleck

Vice-Président

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